Comment apprivoiser l’algorithme de Google ?

Par Jérôme Perrin

Google a indiqué le 24 septembre dernier avoir procédé à une refonte majeure de son algorithme. Depuis les mises à jours restées célèbres de Panda et Penguin, qui à l’époque avaient amené leurs lots de chamboulements, le monde du référencement naturel s’agite plus que d’accoutumée lorsque la firme de Mountain View annonce avoir effectué des modifications conséquentes dans le fonctionnement de son algorithme. Concrètement tout le monde se met alors à vérifier son classement…

Lors de ces updates, nombreux sont les articles citant des exemples de société ayant perdu de nombreuses places dans le ranking Google. Mais peu citent en exemple les sites web qui ont réussi à gagner des places, justement suite à ces updates.


Pourtant l’un ne va pas sans l’autre : ceux qui perdent des places en perdent forcément au profit d’autres qui en gagnent.

COMMENT DÉCRIRE L’ALGORITHME DE GOOGLE ?


Finalement, ces updates ont l’avantage de rabattre les cartes et agissent comme un accélérateur pour tous ceux qui ont compris ce qui fait la quintessence de l’algorithme de Google.

Aussi l’algorithme de Google s’apparente pour beaucoup à la fameuse formule secrète du Coca Cola qui, si elle était connue, permettrait à tout à chacun de bâtir un business florissant.

L’idée n’est-elle que pure illusion ? Car en fonction des secteurs d’activités, plus de 90% des gens commencent leur navigation Internet sur un moteur de recherche. Et plus de 50% des visites enregistrées par un site internet proviennent de la recherche organique – en moyenne.

Celui qui parvient à apprivoiser l’algorithme de Google peut finalement devenir celui qui conquiert le Graal.

Mais l’idée est bien pure imagination. Comparaison n’est pas raison : l’algorithme de Google est tout sauf une formule chimique entrée dans la légende. On ne saurait d’ailleurs parler de l’algorithme de Google au singulier car il s’agit bien au final d’une multitude d’algorithmes qu’il faudrait, en théorie, maîtriser et qu’il est tout simplement impossible, dans la pratique, de connaître. À titre d’illustration, rien que pour l’année 2016, Google avait annoncé avoir procédé à 1 653 modifications de son algorithme de recherche. Et 3 234 en 2018.

Sans parler de la quantité infinie des corrélations possibles de tous ces algorithmes entre eux.

Ajoutons à cela que si tous ces algorithmes peuvent paraître cohérents lorsqu’ils sont considérés individuellement, ils perdent souvent toute leur cohérence lorsqu’ils sont analysés dans leur ensemble, ce qui explique les résultats abracadabrants que l’on obtient sur certaines requêtes pourtant vraiment des plus simples, avec parfois des situations vraiment des plus cocasses.

Ce qui apparaîtrait inimaginable dans la vie de tous les jours semble pourtant tout à fait acceptable pour la machine virtuelle qu’est Google. Que penseriez-vous si, dans une boulangerie, à la question « Pourriez-vous préparer pour vendredi prochain des croissants aux amendes saupoudrés de grains de pistache », l’on vous répondait « Nous avons bien évidemment la réponse à votre question : figurez-vous que nous venons de sortir 10 pains au chocolat du four ».

COMMENT MAÎTRISER L’ALGORITHME DE GOOGLE ?


Certains parviennent très bien à apprivoiser le légendaire algorithme de Google. Sur tous les sujets ayant trait au webmarketing, au référencement, aux stratégies social media et au digital de façon générale, le site Webmarketing & Co’m sur lequel vous êtes en train de lire mon article parvient sans aucun problème à se maintenir quasiment systématiquement en première page de Google, et ceci au fil des updates du célèbre moteur de recherche.

Il en va de même du site de mon Studio Web qui, même s’il ne dispose pas d’une force de frappe importante en termes d’équipe de rédaction, parvient parfaitement à se maintenir en première page de tous les termes et/ou requêtes que je souhaite et qui me sont très importants pour le développement de mon activité.

Je pense que pour apprivoiser l’algorithme de Google, il ne faut surtout pas essayer de vouloir en connaître et son contenu et son contenant, ce qui serait une pure gageure. Je ne suis même pas sûr d’ailleurs que les employés de la firme de Mountain View eux-mêmes en seraient capables.

Pourquoi ?

Tout d’abord, le SEO, ou l’art et la manière de bien figurer dans les moteurs de recherche, et tout particulièrement en première page de Google, est une affaire de techniques. Il faut maitriser l’ensemble des éléments On-Page, tels que les titres Hn, les balises pour les SERPs, la densité sémantique de vos mots clés, la densité du texte écrit versus le html de votre page web, les balises alt pour les visuels, etc.

Les éléments Off-Page ont également toute leur importance, notamment les backlinks qui permettent à Google de comprendre quels sont les pages web et les articles les plus populaires sur la toile.

Le SEO est également une affaire d’outils. Il existe en effet désormais une pléthore d’outils qui permettent d’étudier un marché, analyser les concurrents, évaluer les backlinks, sélectionner les bons mots clés, détecter les sites web avec un bon classement, construire des pages web référencées, etc. : Google Search Console, Screaming Frog, Majestic, SEMrush, Google Analytics, Google Data Studio, MOZ, Ubersuggest, Ahrefs, le CMS WordPress, le plugin de la team Yoast, etc

LA QUALITÉ AU CŒUR DE L’ALGORITHME DE GOOGLE


Au final, la liste des moyens permettant désormais à Google, aux référenceurs et aux propriétaires de site internet de pouvoir évaluer la qualité de pages web sur la toile est telle que nous allons sans aucun doute désormais vers des classements véritablement établis sur des critères de qualité.

Au début du web, Google ne disposait pas des moyens pléthoriques d’aujourd’hui pour juger de la qualité d’un site internet. L’un des rares critères était finalement le nombre de backlinks, d’autant plus que ces backlinks étaient également indispensables à Google pour pouvoir passer de sites web en sites web, dans l’optique de pouvoir mieux crawler la toile.

Aujourd’hui, des techniques archaïques telles que l’inscription dans des annuaires démodés au webdesign moyen-âgeux ne sont franchement pas le meilleur moyen pour référencer un site internet. Sans vouloir lire l’avenir, il est peut-être même préférable désormais de ne pas mettre trop l’accent sur la fameuse technique des annuaires.

On l’a vu récemment avec les sites satellites, dont beaucoup ont été créés à l’origine dans l’unique but de créer des backlinks pour un site principal. Or Google a clairement à nouveau indiqué récemment qu’il allait désormais pénaliser les sites satellites dont la vocation est de créer des usines à liens. Et un annuaire n’est rien d’autre, techniquement parlant, qu’une usine à liens, que Google pourrait être amené non pas forcément à pénaliser, mais à en réduire l’impact dans le ranking SEO final d’un site.

Google a récemment fourni à ses évaluateurs Quality Raters de nouvelles directives qui vont dans le sens d’une approche bien plus qualitative que quantitative. La logique quantitative l’emportait quand les moyens déployés pour évaluer étaient somme toute vraiment basiques, sommaires, pas très élaborés et parfois plutôt grotesques. La logique qualitative prend l’ascendant à partir du moment où les moyens pour évaluer sont beaucoup plus fins, subtils, nuancés, sophistiqués – bien plus intelligents et bien plus élaborés.

Désormais Google souhaite favoriser, dans le travail des Quality Raters, les contenus originaux issus d’un travail d’investigation sur des supports reconnus. Il semble bien que l’algorithme de Google s’oriente désormais vers une approche fondée davantage sur la qualité. Et le meilleur moyen d’apprivoiser l’algorithme de Google sera dorénavant très certainement de mettre l’accent, encore plus que par le passé, sur la qualité de votre référencement – notamment via des articles de qualité, longs, correctement renseignés et rédigés pour des êtres humains plutôt que pour des machines ou des moteurs de recherche qui sont, avant tout, des usines à algorithmes fabriquant… des listes de liens sous la forme d’urls.

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